
L’Alliance de l’industrie touristique du Québec, Aventure Écotourisme Québec (AEQ) et l’Association des parcs régionaux du Québec (Parq) expriment leurs inquiétudes face au projet de loi 97 visant principalement à moderniser le régime forestier. Dans un mémoire déposé aux consultations particulières sur ce projet de loi, nos trois organisations parlent au nom de l’industrie récréotouristique et de plusieurs régions du Québec.
Le projet de loi 97 propose des modifications majeures qui auront des répercussions directes sur l’industrie touristique, notamment les pourvoiries et le récréotourisme en forêt publique. Il soulève plusieurs incertitudes concernant l’avenir de ces secteurs et néglige le rôle crucial des organismes engagés dans la mise en valeur, la protection et l’accessibilité durable de ces territoires.
Le tourisme de nature, les pourvoiries, l’écotourisme et le tourisme d’aventure jouent un rôle central dans la vitalité économique, sociale et environnementale des régions du Québec. Ces secteurs génèrent des retombées majeures, favorisent la création d’emplois durables, participent activement à la mise en valeur du territoire public et permettent à des millions de citoyens et de visiteurs de découvrir et d’apprécier la richesse naturelle du Québec.
Or, le projet de loi 97 ne reconnaît pas suffisamment cette contribution. Il met de côté des usages pourtant essentiels à une vision équilibrée et durable du territoire forestier, en favorisant une approche principalement extractive et en marginalisant les acteurs qui assurent une occupation diversifiée et respectueuse du milieu. L’absence de reconnaissance formelle des pourvoiries et des utilisateurs récréotouristiques, la faiblesse des mécanismes de concertation, les lacunes dans la planification du réseau routier, ainsi que l’approche actuelle d’affectation territoriale sont autant d’éléments qui compromettent l’avenir d’une industrie pourtant stratégique.
C’est dans cette optique que l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, AEQ et Parq ont soumis au gouvernement du Québec un mémoire, des propositions d’amendements au projet de loi 97 et les cinq recommandations suivantes :
1. Reconnaître explicitement les pourvoiries et le secteur récréotouristique dans la loi et assurer leur rôle dans la planification, la gestion et la pérennité des territoires.
2. Introduire la possibilité de plans d’aménagement forestier durable spécifiques aux pourvoiries, élaborés localement en concertation et avec un mécanisme clair de résolution des différends impliquant le ministre responsable.
3. Considérer les territoires valorisés par les pourvoiries et le secteur récréotouristique comme prioritaires dans la planification intégrée, afin de préserver leur potentiel et de favoriser la cohabitation des usages.
4. Adopter une planification intégrée du réseau routier forestier, en incluant les usages récréotouristiques et la conservation, avec un financement équitable pour l’entretien des chemins au-delà des seuls axes de sortie du bois.
5. Mettre en place un mécanisme de gouvernance incluant un conciliateur externe nommé par le ministre pour assurer l’impartialité dans la résolution des conflits d’aménagement, rétablir la confiance et garantir un équilibre juste entre les usages.