L’Association des parcs régionaux du Québec (Parq) et Aventure Écotourisme Québec (AEQ) unissent leurs voix pour exprimer leurs inquiétudes à la suite du dépôt du projet de loi 97 par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina.

Bien qu’annoncé comme une modernisation du régime forestier, ce projet de loi soulève de nombreuses incertitudes quant à l’avenir du récréotourisme en forêt publique et néglige le rôle essentiel des organismes œuvrant à la mise en valeur, à la protection et à l’accessibilité de ces territoires.

Parq et AEQ craignent un recul environnemental et un affaiblissement du rôle du secteur récréotouristique dans la gestion des forêts du Québec. Les deux associations s’inquiètent aussi que le projet de loi 97 priorise une vision extractive de la forêt, au détriment d’une approche équilibrée qui intégrerait les usages écotouristiques et récréatifs.

« Ce projet pourrait mettre en péril des décennies d’efforts consacrés au développement d’une offre de plein air durable, professionnelle et sécuritaire sur les terres publiques. Le rôle structurant des parcs régionaux et des entreprises de tourisme d’aventure et d’écotourisme dans le développement des régions ne semble pas être pris en compte », soutient Pierre Gaudreault, directeur général des deux associations.

En 2023, les 66 parcs régionaux du réseau Parq ont généré près de 6,9 millions de visites-personnes, soutenu 1 900 emplois et injecté plus de 51 M$ dans l’économie régionale. Du côté d’AEQ, 250 entreprises accréditées génèrent plus de 5 500 emplois et un chiffre d’affaires global de 216 M$. Ces deux secteurs ont des retombées économiques et sociales importantes pour les collectivités régionales et doivent faire partie de l’équation. L’aménagement de la forêt publique doit tenir compte du récréotourisme et du rôle névralgique qu’il joue dans les régions du Québec.

Cinq préoccupations

Parq et AEQ s’inquiètent particulièrement de ces éléments:

  • Un manque de clarté entourant les mécanismes pour intégrer le secteur du récréotourisme dans la planification territoriale et l’harmonisation des usages de la forêt publique.
  • L’exclusion des zones d’aménagement forestier prioritaire des processus de consultation publique, malgré leurs répercussions potentielles majeures sur la vocation des territoires.
  • Le flou entourant la mise en place des zones d’aménagement forestier prioritaire et leur interaction avec les zones de conservation existantes et projetées.
  • Une logique d’utilisateur-payeur pour l’encadrement des chemins multiusages sans soutien financier prévisible de la part des instances ministérielles.
  • L’introduction de projets pilotes en camping et en villégiature sans mention claire de ce que cela signifie pour les organismes du secteur récréotouristique.

Demandes de Parq et d’AEQ

Parq et AEQ désirent une modernisation du régime forestier qui reconnaît la diversité des vocations de la forêt publique et qui est fondée sur un dialogue intersectoriel transparent. Parq et AEQ souhaitent également que le gouvernement du Québec reconnaisse le rôle essentiel des parcs régionaux et des entreprises de tourisme d’aventure et d’écotourisme dans la mise en valeur des terres publiques, et qu’il émette des orientations favorisant un développement multi-ressources de la forêt publique, axé sur l’accessibilité du plein air pour toutes et tous.

Les deux associations réitèrent leur engagement à collaborer avec le gouvernement pour bâtir un avenir où la forêt publique du Québec demeure un bien collectif accessible, protégé et porteur de développement durable.